Les alcools bruts viniques sont obtenus par la distillation continue de marc de raisin et de lie de vin. Doté d’un taux de plus de 92°, ils sont destinés au marché de l’agro-industrie et des produits chimiques et industriels. Ils entrent notamment dans la composition des produits de nettoyage et des vernis, et servent également à fabriquer des alcools rectifiés et/ou déshydratés.
Les biocarburants, un marché en plein boom
Outre ces applications classiques, les alcools bruts viniques sont aussi des composants essentiels des biocarburants, notamment le bioéthanol qui est utilisable dans les moteurs à essence. Il s’agit donc de vecteurs énergétiques issus de l’agriculture qui figurent dans la famille des énergies renouvelables.
On entend par marc de raisin, le produit à partir duquel sont tirés les alcools bruts viniques, l’ensemble que forment les pellicules et les pépins obtenus par le pressurage des fruits après les avoir séparés du moût. Le marc représente les parties solides du raisin, alors que le moût désigne la partie liquide.
Depuis quelques années, le marché des biocarburants connaît un essor formidable. Bien entendu, il n’est pas question de cultiver la vigne pour produire du raisin que l’on transformera en carburant, car le rendement est trop faible et le coût de production beaucoup trop élevé. Cependant, avec les progrès de la recherche, les biocarburants se présentent de plus en plus comme des solutions d’appoint.
Des déchets valorisés
Outre le marc de raisin, les biocarburants peuvent être fabriqués à partir de canne à sucre, betteraves et des plantes amylacées comme le blé et le maïs. Les pouvoirs publics se sont fixé des objectifs d’incorporation de 10% d’énergies renouvelables dans les transports à l’horizon 2020. Cette volonté se traduit notamment par la mobilisation des jachères, l’utilisation des surplus agricoles et du recours à la biomasse (déchets de bois, paille) par des techniques novatrices.
Autre produit promoteur pour le secteur des biocarburants, la lie de vin qui est composé de résidu de levure mortes, de bactéries et de résidus organiques floculés. Elle se décante au fond des cuves à l’issue de la fermentation. Il faut enlever une grande partie de la lie de vin de la boisson car elle présente des risques de donner des arômes végétaux excessifs, sauf pour les vins blancs à qui elle donne une complexité aromatique supérieure et une meilleure texture. Il s’agit donc d’un déchet qui se retrouve valorisé en entrant dans la composition des biocarburants.