Ce mouvement artistique, oublié dès les années 1930, fait aujourd’hui son grand retour, à l’image des grandes villes de France, comme Nancy, désireuse de mettre en avant cette période créatrice foisonnante. Dès les années 1890, commence le renouveau des arts. Nancy, berceau de ce mouvement, verra naître les plus grands artistes de ce mouvement, à l’image d’Émile Gallé, Victor Prouvé ou encore Antonin Daum.
Une ode à la faune, à la flore, mais également à la féminité :
Tout comme René Lalique, précurseur du mouvement, l’Art nouveau se définit par l’imaginaire, et la représentation des trois F : la faune, la flore, la féminité.
L’amour des courbes, des arabesques, sera retranscrit à travers les œuvres des artistes. René Lalique, Tout comme Émile Gallé, étaient passionné par le monde vivant, souvent caché, qui nous entours.
Les insectes, les fleurs, les plantes seront observés à la manière de scientifique, pour pouvoir offrir une représentation artistique la plus juste possible.
Gallé est aussi scientifique ; ses nombreux croquis et analyse nous montrent à quel point il était important pour lui d’étudier l’évolution des espèces. Son travail sera d’ailleurs reconnu par les grands spécialistes de la botanique.
Un art global :
L’Art nouveau bouleverse l’ensemble de la société. Il est partout, de la décoration, au mobilier, en passant par l’architecture.
Mais pas seulement, ce style se retrouve également sur les premières affiches publicitaires de l’époque. C’est ici un moyen d’expression privilégié des artistes Nancéiens, qui s’expriment à travers tous types de support : du menu de restaurant aux affiches des Expositions Universelles.
À cette époque, un designer concevait une maison dans sa totalité, de la peinture au mobilier, en passant par les détails les plus complexes, à l’image des poignets de porte du manifeste d’Hector Guimard à Paris.
Nancy, berceau de l’Art nouveau :
Très vite, Émile Gallé sera l’un des premiers à comprendre l’intérêt grandissant de créer une alliance entre les industriels et artistes d’Art Nancéiens.
Le but était de protéger et de promouvoir leurs créations. Nancy, au lendemain de l’annexion de l’Alscace-Lorraine par l’empire Allemand, voit sa population doublée.
Une chance, Nancy bénéficie alors d’un transfert de main d’oeuvre, de capitaux et d’idées. À l’image des frères Daum, qui s’établiront à Nancy pour prospérer et faire rayonner l’artisanat français au-delà des frontières.
Même si l’Art nouveau était également présent à Vienne, sous le nom de Sécession, Nancy reste l’un des fers de lance de ce mouvement.
En 1901, l’Alliance
provinciale des industries d’art est crée, sous le nom d’École de Nancy. Enfin, les méthodes, savoir-faire de Nancy sont protégés et impulsés vers l’avant. Émile Gallé sera le président jusqu’en 1904, année de sa mort.
Mémoire de cette période d’intense renouvellement, le Musée de l’École de Nancy, situé dans l’ancienne propriété d’Eugène Corbin, grand mécène de ce mouvement, nous plonge 120 ans an arrière.
L’Art nouveau, un art dans tous et un art pour tous :
Cet idéal social et politique était au cœur de l’Art nouveau : offrir l’Art pour tous, faire rentrer l’art dans les foyers.
Ce courant artistique est
indissociable de la révolution industrielle. Peu à peu, les artistes de l’École
de Nancy produisent deux productions, une de série, et l’autre, bien plus
unique et exclusive.
L’objectif était clair, produire à plus grande échelle, et à moindre coût. Sans renier la qualité des productions, l’Art nouveau s’initie dans les foyers plus modestes.